Archive for the 'Le Cinoche' Category

Les boys font leur série sur Radio Canada

Après nous avoir fait rêver rire pendant 3 excellents longs métrages, ils nous reviennent pour 20 courts épisodes sur le petit écran québécois. Comme le dirait si bien le commanditaire de la série… “Ha ha, voila les Boys !”.

Exactement deux semaines après les Canadiens commencent leur saison dans la ligue de garage de Radio Canada. Le Devoir les caractérise affectueusement de “loosers attachants”. C’est vrai qu’elle est attachante cette gang d’adeptes de la rondelle.

Pour nous allécher, on nous promet des filles sur le banc des joueurs. Aucun problème, tant que le patin artistique ne prend pas trop de place sur la glace (oups!).

La mise en situation du premier épisode fut ce soir un tantinet longue, voir trop tranquille. Espérons que le “Milion dollar tournament” de hockey à Las Vegas mette un peu de piment dans la vie des Boys.

Que ce soit à la télévision ou au cinéma, dans mon livre à moi, Stan et ses gars risquent de nous faire rire pour encore un bon bout de temps. Et nous n’allons pas nous en plaindre !

Les hommes québécois sont 3 p’tits cochons

En vingt ans, la condition masculine a bien évolué. Dans les années 80, sur des tons de bleu et rose pastels, un trio de gars délaissait les rôles de flic et de guerrier pou partir à la découverte de la paternité avec 3 hommes et un couffin. À l’époque, le monde s’émerveillait de voir un homme qui ressemblait à une femme comme une autre.

Le XXIe siècle voit apparaître au cinéma une nouvelle race d’homme. Le film Père et fils, abordait les relations complexes entre 3 frères et leur ascendant. Dans le superbe cadre de la région de Charlevoix, le public découvrait des hommes qui ont des sentiments forts et souvent touchants.

En 2005, Ricardo Trogi exhibait 3 trentenaires dans une comédie de moeurs actuelle. Avec Horloge biologique, père, mari et coureur sont partagés entre leur amitié et leur femme. La série télévisée Les Invincibles, fut en quelque sorte la suite logique de ce long métrage. Leur simple recherche de bonheur fut caricaturée par certains médias comme une adolescence attardée (adulescence).

Pour sa première réalisation, l’acteur/humoriste Patrick Huard s’est penché cet été sur la condition masculine. Usant de l’allégorie des 3 trois petits cochons, le film éponyme présente trois frères qui s’interrogent sur les bien-fondés de la fidélité.

Sans rentrer dans la critique technique du film, les 3 trois p’tits cochons québécois se visionnent avec plaisir. Les situations sont drôles, et les questions soulevées pourraient faire réfléchir plus d’un homme, ou d’une femme.

Dans mon livre à moi les Boys sont mythiques

Comment décrire simplement le film québécois “Les Boys” ? Un bar, du hockey, de la bière, des chicanes et une gang de gars fort attachants sont les éléments simples, mais efficaces, qui font le succès de cette excellente comédie.

Les Boys est tout abord l’histoire d’une équipe de hockey de ligue de garage (amateur) qui combat sur la glace pour récupérer un bar, où ils se retrouvent régulièrement.

Entre les épreuves et les moments de joie, nous pouvons apercevoir un film qui est avant tout un hymne à l’amitié. La fascination pour le hockey révèle également une composante majeure de la culture québécoise.

Depuis le premier épisode en 1997, les Boys ont sévi trois nouvelles fois sur les écrans du Québec. Louis Saïa a signé la première trilogie, pour donner ensuite le flambeau à Georges Mihalka pour le quatrième rendez-vous de nos hockeyeurs amateurs préférés. Le tout a rapporté plus de 23 M$ en Amérique du Nord.

Le cinéma québécois a certainement fait de plus grandes oeuvres intellectuelles. Cependant, Les Boys restent mythiques dans la Belle Province, à l’image de l’expression fétiche de Rémy Girard, alias Stan l’entraîneur : “Dans mon livre à moi…”.

Aujourd’hui, nous fêtons le 10e anniversaire de cette célèbre comédie. À l’automne, Radio Canada commémorera à sa manière l’événement en diffusant sur ses ondes la série télévisée tirée du film. Nous pouvons donc nous attendre à une nouvelle génération de Boys.

Laura Cadieux n’est pas raciste ?

Le personnage de Laura Cadieux est issu de l’esprit fertile du romancier québécois Michel Tremblay. Laura est une femme qui se trouve grosse, et qui n’a pas forcément tort. Elle a un fils espiègle et des amies tout aussi rondes, qui se rencontrent toutes les semaines chez le gynécologue.

Avec “C’t'à ton tour Laura Cadieux”, l’actrice Ginette Reno concentre en un seul film tous les préjugés qui ont popularisé les fameux accommodements raisonnables.

Laura Cadieu se moque allègrement des juifs hassidiques. La complainte tourne essentiellement autour du mode vestimentaire et capillaire de cette communauté.

Les musulmans ne sont pas en reste. Le voile de deux femmes est l’occasion de disserter sur cette insolite religion, et sur ces étrangers qui viennent s’installer sur le sol québécois.

La police en prend également pour son grade, comme les Anglais, les chauffeurs de bus, les bonnes soeurs… en fait personne n’est épargné, ce qui d’une certaine façon peut-être rassurant.

Laura Cadieux n’est pas plus raciste que la moyenne. Elle permet justement au québécois de se représenter dans une héroïne de tous les jours, qui n’est pas plus bête, ni plus intelligente qu’une autre, mais fort attachante.

Congorama entre Québec et Belgique

Congorama est sorti en salle le 26 octobre 2006. Quatre mois après, le film prend un second souffle suite aux 5 Prix Jutra gagnés pour le meilleur film, la meilleure réalisation, le meilleur scénario, le meilleur acteur et le meilleur acteur de soutien. Ouf !

Philippe Falardeau est le réalisateur de ce film aussi décalé que réussi. Pour son dernier long métrage, il a misé sur une valeur sûre du cinéma québécois, Paul Ahmarani. Il faut dire qu’ils se connaissent bien. Paul avait déjà joué dans un autre excellent film de Philippe, “La moitié gauche du frigo” (à voir dans un prochain article).

En 1h45 et pour quelques dollars, vous aurez le plaisir de voir : un inventeur, un gemmologue, un enfant, un écrivain, un curé, un émeu, une voiture électrique, un diamant, deux expositions universelles, deux frères… le tout à travers trois pays, le Congo, le Québec et la Belgique.

Congarama est sorti depuis plus de 20 semaines, et un samedi soir, il remplit encore la salle d’un cinéma du centre de Montréal. Rares sont les films qui tiennent aussi bien l’affiche. Celui-ci pourrait attester, pour le cinéma, la théorie de la longue traîne de Chris Anderson.

Philippe Falardeau n’a certainement pas fini de nous étonner. Pour vous en convaincre, vous pouvez visionner son entrevue sur Yulbuzz, réalisé par Christian Aubry et Philippe Martin.

Octobre, un film felquiste

Octobre Film QuébecDeux cents ans après la conquête de 1760 par l’armée anglaise, des québécois prennent les armes pour l’indépendance de leur pays. Le Front de Libération du Québec (FLQ) renouant avec la lutte des Patriotes de 1837, passe à l’action armée : attaques de casernes, vols d’armes, vols d’explosifs, hold-up de financement, dynamitage, etc.

Pour déchiffrer Octobre (1970), il faut avoir à l’esprit la carrière de Pierre Falardeau, réalisateur de ce film et de tant d’autres. Une fleur de Lys comme favicon annonce la couleur sur le “blog” de Pierre Falardeau. Adhérant au Rassemblement pour l’indépendance nationale dès l’âge de 16 ans, sa biographie permet de mieux comprendre ses choix filmographiques.

Est-ce un hasard que ce film soit projeté en salle un an avant le référendum de 1995. Etait-ce pour préparer les esprits ou tout simplement un film prémonitoire ? En tous les cas, ce n’est pas une fiction qui est présentée, mais un documentaire, qui dans un sens a laissé l’objectivité de côté.

À travers la voix étranglée d’un jeune militant du FLQ, nous pouvons sentir l’exaspération de tout un peuple “tanné d’être exploité pour un salaire de misère”. En quelques mots, il exprime le sentiment d’une grande partie des Québécois de l’époque. Dans le même temps, il exprime l’ambiguïté du Québec qui répugne les méthodes employées.

En conclusion, Octobre est un film poignant, qui ne laissera indifférent ni les pro et ni les anti-indépendance.

* Un fléquiste est un militant du FLQ.

Ding et Dong Comédie, bonjour !

Deux jours après la remise des Jutras, qui a consacré l’excellence au profit du box-office, il était temps que ce blog fasse une place plus importante à la culture.

Voici pour l’entrée en matière :

C’est qui le aumônier de la chicane ?
L’abé Sbille… la bisbille !

C’est qui l’aumônier du poil ?
L’abé Ruque… la perruque !

Après avoir visionné “Ding et Dong”, nous pouvons légitimement nous demander si le réalisateur du film “Dumb et Dumber” n’aurait pas puisé son inspiration auprès de nos deux héros québécois.

À première vue, il ne faut pas chercher de finesse chez Ding et Dong. Pourtant, ce duo comique n’est pas sans rappeler Laurel et Hardy, un autre couple célèbre qui a illuminé le grand écran au début du siècle denier.

Dans un prodigieux tour de force, Serge Thériault (Ding) et Claude Meunier (Dong), deviennent les émirs de la rime en transformant le Cid en une pièce de théâtre burlesque.

Ce film fera votre bonheur si vous aimez rire de bon coeur. Car avec Ding et Dong, qu’importe le raffinement, vous passerez un bon moment.

C’est qui l’aumônier des loteries ?
L’abé Fecto… la perfecto !

C’est qui l’aumônier des hommes d’affaires ?
L’abé Ziness… la business !

C’est qui l’aumônier des boites à pain ?
L’abé Rioche… la brioche !